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Comprendre les systèmes de retraite en France

Comprendre les systèmes de retraite en France
Complexe, le système des retraites en France ? Au départ, le principe est simple : permettre à tous les citoyens de bénéficier d’une retraite après sa vie professionnelle.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, un régime général est donc mis en place. Tous les salariés du secteur privé (hors salariés agricoles) sont alors tenus, quel que soit le montant de leur salaire, de cotiser à l’assurance vieillesse, dans la limite d’un plafond de cotisations.

Des régimes spéciaux, antérieurs à la création du régime général, organisés sur une base socioprofessionnelle ou d’entreprise (fonctionnaires, marins, mines, SNCF, Banque de France, Opéra et Comédie française…) ont subsisté.

Les travailleurs non-salariés ont, quant à eux, obtenu la création de régimes professionnels autonomes. En 1948 pour les industriels, les commerçants, les artisans et les professions libérales et en 1952 pour les exploitants agricoles.

Résumé en trois chiffres, le système de retraites en 2019, c’est donc :

  • 71 % des actifs couverts par le régime général : neuf Français sur dix y cotisent à un moment ou à un autre de leur parcours professionnel.
  • 10 % des actifs dépendent du régime des non-salariés.
  • 19 % des actifs sont couverts par le régime des fonctionnaires (17 %) ou des régimes spéciaux (2 %).

Tous les régimes ont trois points communs.

Ils fonctionnent selon un principe de répartition, c’est-à-dire que les cotisations versées par les actifs une année sont immédiatement utilisées pour financer les pensions des retraités la même année.

Le système est alimenté par des contributions : le montant de la pension perçue est proportionnel au montant des cotisations versées au cours de la vie professionnelle.

Un principe général de solidarité permet de compenser les situations difficiles, comme le « minimum vieillesse » créé en 1956.

Aux côtés du régime général, des dispositifs de retraite supplémentaires existent aussi. Ils sont facultatifs et permettent aux actifs d’épargner pour leur retraite, selon un principe de libre choix. Le montant touché à la retraite est alors proportionnel aux sommes investies pendant la période d’activité.

À la différence des régimes spéciaux hérités de l’histoire, les régimes professionnels ont été créés, à partir de 1947, pour pallier l’insuffisance des pensions servies par le régime général tout en s’adaptant aux parcours de vie et aux besoins des différents professionnels.

Les régimes des professionnels indépendants regroupent aujourd’hui plus d’un million deux cent mille affiliés actifs et retraités.

Ils gèrent des régimes de retraite, de base et complémentaires, des régimes de prévoyance, et assurent le versement des prestations complémentaires de vieillesse et d’action sociale.

Depuis leur création, les caisses professionnelles ont piloté de façon autonome et responsable leurs régimes avec un souci permanent d’équité et d’équilibre intergénérationnel pour tous leurs affiliés.

Dans cet esprit de responsabilité, les caisses ont constitué des réserves prudentielles destinées à absorber les chocs démographiques de leurs professions en contribuant pour une large part au financement de l’économie nationale et au développement de l’emploi.